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LE SYNDROME DOULOUREUX FÉMOROPATELLAIRE

LE SYNDROME DOULOUREUX FÉMOROPATELLAIRE

DÉFINITION

Le syndrome douloureux fémoro-patellaire est défini par une douleur située à la face
antérieure du genou au niveau de la patella en excluant les éventuelles lésions intraarticulaires ou péripatellaires. Cette douleur est due à un mauvais cheminement de la
patella dans la gorge trochléaire lors des mouvements du genou, entrainant de ce fait une
compression excessive sur les facettes articulaires patellaires. Il peut être confondu avec
l’arthrose fémoro-patellaire ou encore l’instabilité patellaire.

ÉPIDÉMIOLOGIE

il s’agit du diagnostic le plus fréquemment posé chez les coureurs à pied, soit 16 à 25% de
toutes les blessures dans cette population. Le SDFP représente même 25 à 40% de
l’ensemble des problèmes de genou en médecine du sport. Les femmes sont plus
fréquemment touchées que les hommes.

BIOMÉCANIQUE

La patella est définie comme un os sésamoïde et présente plusieurs rôles notamment lors de
l’extension de genou qu’elle guide en centralisant les forces des 4 chefs du quadriceps puis
les transmets au tendon patellaire lors de l’extension ce qui ajoute un bras de levier
supplémentaire. La patella permet la transmission des forces, par le cartilage hyalin à l’os
sous chondral et puis spongieux. Les forces appliquées à l’articulation fémoro-patellaire
varient selon l’activité́de 0,5 x le poids corporel lors de la marche, à 3,3 x lors de la montée
des escaliers et à 7 x lors de squats profonds.
Lors de l’extension de genou seule la partie inférieure de la patella est en contact avec le
fémur distal elle est à ce moment libre et sans charge. En augmentant la flexion du genou le
contact se fait par la partie moyenne puis supérieure de la rotule. En flexion maximale la
charge se répartit vers les facettes internes et externes de la rotule.
La stabilité de l’articulation fémoro-patellaire est assurée par des stabilisateurs dynamiques
(tendons quadricipital et patellaire, muscle quadriceps (surtout le vaste médial oblique),
bandelette ilio-tibiale) et statiques (capsule articulaire, trochlée fémorale, rétinaculums
patellaires médial et latéral,) qui contrôlent le mouvement de la patella dans la trochlée fémorale. Le tracking rotulien peut être perturbé par une dysbalance entre ces
stabilisateurs, affectant la distribution des forces au niveau de la surface fémoro-patellaire,
des tendons quadricipital et patellaire, et des tissus adjacents.

ANAMNÈSE

L’interrogatoire est essentiel et nous permet de cibler notre future prise en soin.
Le patient se plaint généralement d’une douleur dans la zone antérieure du genou (au
niveau rétro-patellaire et autour). Celle-ci est très fluctuante en terme d’intensité et de
fréquence. Elle apparait souvent lors d’une station assise prolongé, ou bien lors d’un effort
mettant en contrainte l’articulation fémoro-patellaire (port de charges lourdes, montée et
descente des escaliers, footing, marche rapide). Une sensation d’instabilité subjective de la
rotule est parfois présente, associée ou non à des défauts de glissement (bruits articulaires,
accrochages, ressauts, pseudoblocages). Il est important de déterminer si une histoire de
subluxation est présente, car une instabilité patellaire peut être associée au SDFP. Enfin, un
antécédent de traumatisme direct avec impact sur la rotule doit être pris en compte.

FACTEURS DE RISQUES

- INTRINSÈQUES : hypermobilité patellaire, rétinaculum patellaire latéral rétracté,
dysbalance entre le vaste médial et vaste latéral, anomalies anatomiques (patella
alta, dysplasie trochléenne),…
- EXTRINSÈQUES : type d’activité physique, les conditions environnementales (escaliers
, pentes, descentes), types de chaussures utilisées. (peu de preuves scientifiques).

EXAMEN CLINIQUE

Examen morphostatique : vérification d’une asymétrie ou amyotrophie du vaste médial
(périmétrie) comparatif au côté sain si douleur unilatérale.
L’analyse assise du mouvement patellaire dans la gorge de la trochlée fémorale avec
alternance de flexion/extension du genou à vitesse variée.
Palpation du quadriceps au repos et à l’effort souvent douloureux au niveau du vaste latéral
et du droit fémoral due à une , réalisation de tests patellaires pour confirmer un SDFP et
éliminer les éventuels diagnostics différentiels.
- Test de mobilité patellaire (médialement)
- Le signe du rabot (plus évocateur d’une arthrose fémoro-patellaire)
- Test du tilt patellaire (test de la raideur des structures latérales)
- Test de Zholen ou ascension contrariée de la patella
- Test du LCA
- Grinding test
- Etc

RÉÉDUCATION

Un peu à la carte en fonction des plaintes du patient, on se concentre surtout sur
l’amélioration du tracking patellaire et un renforcement du vaste médial de manière isolée
lorsque celui-ci est faible mais aussi du quadriceps entier
Récemment, de plus en plus d’études montrent l’intérêt de ne pas seulement se focaliser sur
le genou. Ainsi, le renforcement des abducteurs et rotateurs externes de hanche donne de
bons résultats. L’étirement des chaînes antérieures et postérieures des membres inférieurs
est également utile, lorsque ces groupes musculaires sont raccourcis.
D’autres mesures comme la perte de poids, l’étirement des rétinaculums patellaires, le
travail de gainage, l’amélioration de la proprioception des membres inférieurs peuvent jouer
un rôle important selon les cas.
Taping rotulien, certains type d’orthèse mais efficacité limité.

Merci à Grégoire Germain pour cet article

Novembre 2020